Pour avoir assisté à quelques ateliers sur les cessions/reprises d’entreprises, j’ai été surpris et étonné que les sujets centraux, voir exclusifs des débats aient été les aspects financiers, juridiques et fiscaux… mais devais-je l’être ?

Pour le cédant, qui se sépare de son entreprise pour en reprendre une autre, en créer une autre ou tout bonnement prendre un repos bien mérité, il est bien évident que ces aspects sont primordiaux : de leur traitement dépend pour une bonne part la somme nette dont il pourra disposer pour ses nouveaux projets.

Pour le repreneur, qui va investir une part importante de son capital dans ce beau projet qu’est l’entrepreneuriat, et qui va prendre des risques (y compris souvent sur son patrimoine propre), les conseils juridiques, fiscaux et financiers le sont tout autant. Pour ce dernier, il ne faut pas omettre l’importance que revêt la présentation de son dossier financier lors de la recherche de financement.

De tout cela je suis conscient bien entendu, et je comprends par conséquent que la plupart des ateliers soient traités sous la même forme : ils doivent absolument perdurer pour éclairer le chemin des cédants et des repreneurs dans la jungle des lois et des textes réglementaires de notre beau pays (si prolixe en règles de tous ordres et d’exceptions en tout genre !)… donc un grand merci aux intervenants de ces formations qui essaient de mettre à la portée de chacun une matière si complexe.

Cependant je ne peux m’empêcher de penser et de vous partager que l’on passe à côté de l’essentiel : l’entreprise et l’humain !

  1. Qu’est-ce qu’une entreprise ?

Certains disent « une entreprise,  c’est un patron, un projet et une équipe », d’autres qu’il s’agit « d’une personne morale » ou d’autre encore « une organisation collective au service d’un objectif commun ».

Dans tous les cas de figure, l’entreprise,  constituée de corps vivants est un organisme vivant. Elle ne peut être réduite à des chiffres et des résultats.

L’entrepreneur investit dans une entreprise parce qu’il a une idée, un projet, voir même une mission au sens noble du terme. Pour réaliser son rêve, il utilise des ressources essentiellement humaines et tout au long de sa carrière de « patron », il forme une « équipe » la plus compétitive possible à ses yeux pour atteindre son objectif, sa vision.

Nous le voyons bien et le ressentons bien, une entreprise est un organisme vivant et en tant que tel, il nait, il vit et il meurt aussi (même si sa durée de vie est parfois bien plus longue que la nôtre).

Cet organisme composé d’humains, fonctionne par l’organisation, les interactions mais aussi les capacités de mobilisation d’une énergie supérieure à la somme des énergies individuelles qui le compose (l’intelligence collective).

En tant que tel, il est aussi soumis à des aléas qui peuvent venir perturber son fonctionnement s’il ne sait pas s’y adapter : concurrence nouvelle, technologie nouvelle etc..

  1. Qu’est-ce qu’une cession/reprise ?

Une cession/reprise est un évènement de transformation et de changement profond dans une entreprise. Qu’il s’agisse de cession externe ou familiale, il s’agit pour cet être vivant de voir changer son élément générateur de mouvement : son leader, le porteur du projet !

Cette opération est un choc profond et rude, même si les collaborateurs s’y attendent en cas de retraite notamment. 

Changer la tête de l’entreprise revient à changer la tête d’un corps humain (opération pas facile vous en conviendrez), mais aussi son cœur et parfois son âme !

Le cédant abandonne son équipe, son projet, et tout ce qu’il a construit et le repreneur arrive avec son projet et une équipe qu’il n’a pas constituée lui-même !!!

Que va-t-il se passer ?  UN DEUIL et  UN MARIAGE…. Le tout en un temps très court !

Pas facile de passer du cimetière à « l’église » (ou la mairie)  : la confrontation des émotions est pour le moins à l’excès !

Et pourtant c’est la vie de toutes les entreprises qui composent notre paysage et dans lesquelles travaillent des millions de nos concitoyens…

Quelques chiffres (source rapport Fanny Dombre-Coste, 2016 , site www.economie.gouv.fr)

  • 185 000 entreprises sont susceptibles d’être cédées chaque année concernant 750 000 emplois.
  • 60 000 sont cédées chaque année.
  • 50% des entreprises susceptibles d’être cédées meurent faute de repreneur !
  • 40% des entreprises cédées meurent dans les 5 ans après la cession !

Le sujet est d’une ampleur indéniable pour des milliers de familles.

  1. Pourquoi et quel type d’accompagnement pour ces opérations de cession/reprise ?

Les entrepreneurs qui souhaitent ou sont dans l’obligation de céder leur entreprise, comme ceux qui souhaitent en acquérir une,  font systématiquement appel à des professionnels de la comptabilité, des notaires, des juristes, des organismes spécialisés dans la vente d’entreprise … et ils ont raison : ces professionnels, experts, sont les mieux à même de formater l’opération pour qu’elle se passe au mieux dans ces aspects….

Mais peu malheureusement pensent à faire appel à des professionnels de l’organisation et de l’humain !

Et pourtant … il s’agit de gérer d’une part, pour toute une équipe interne et externe (les clients, les fournisseurs etc..) en un temps record, le deuil du départ de l’ancien dirigeant, et avec lui de ses valeurs, de sa culture, de sa vision, et d’autre part, l’arrivée d’un nouveau leader apporteur avec lui de ses valeurs, cultures et visions pour l’entreprise qu’il espère voir grandir et prospérer.

Qu’il soit familial ou on, le nouveau leader va vouloir imposer plus ou moins rapidement sa marque dans l’organisation. Il va apporter du changement alors même que l’équipe n’a pas, dans sa globalité, fait le deuil de l’ancien.

Cette phase de transition, qui commence au moment de la décision de céder, jusqu’à la fin de l’opération de reprise (temps où le nouveau dirigeant et l’équipe constituent à nouveau un corps unique tourné vers un objectif commun), mérite d’être accompagnée par des professionnels à la fois de l’entreprise et des hommes qui la composent.

Un travail important est à fournir sur l’accompagnement au deuil pour le départ du dirigeant actuel (éviter la fuite des talents, la peur excessive et bloquante des équipes qui penseront forcément à des départs forcés pour certains etc…) : le coaching est à ce moment de la vie de l’organisation une solution à laquelle peu de cédants pensent… et pourtant, une équipe bien préparée donne toute sa valeur à l’entreprise cédée !

Pour le repreneur, les questions s’enchainent à très grande vitesse : quelle valeur doit-il payer pour quels actifs actuels et pour quelle génération de valeur future ? Comment le financer ? Les équipes sont-elles motivées, compétentes, stables ? Va-t-il pouvoir s’intégrer facilement et/ou va-t-il devoir passer par la phase délicate de remodeling de l’équipe (toujours coûteuse en temps et en argent) ?

Autant de sujets qui sont à intégrer et à préparer pour que l’opération aboutisse au succès escompté.

Je conseille fortement au repreneur de travailler clairement et préalablement sur ses valeurs, sur les raisons de l’achat qu’il s’apprête à faire et la vision qu’il en a, mais également, si possible avant la signature, sinon dès la signature, à entrer en profondeur avec les équipes sur le projet commun qu’il souhaite porter, de l’expliciter et d’observer les réactions/comportements des salariés pour pouvoir agir au mieux.

Cet accompagnement nécessite des compétences de coaching et des compétences de conseil.

 

Cet article vous intéresse, vous interpelle, et éveille en vous la curiosité parce que vous vous apprêter à céder ou acheter une entreprise ?

N’hésitez pas à me contacter pour fixer un entretien au cours duquel vous pourrez m’exposer votre projet. Nous verrons ensembles comment apporter des réponses à vos questionnements et vous permettre de réaliser au mieux cette belle opération qui consiste à poursuivre la vie de cet Etre « complexe » qu’est l’Entreprise !

Fabrice FILLEUR

ALLASSO CONSEIL

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